AREVA et le développement durable : confusion ou propagande ?
Dans un dépliant pour les touristes du Cotentin, AREVA se présente en acteur du développement durable ! Et il invite à découvrir « Cogema côté jardin » pour une « visite buissonnière » du « site naturel grandiose » où est située l’usine de retraitement des déchets nucléaires.
« Coté jardin » grandiose, en effet ! Mais il l’est encore plus sans l’usine de La Hague et de Flamanville ! Par contre, dans le dépliant de l’Office du Tourisme local, pas un mot de l’usine, mas même un point sur la carte. Bel exemple d’intégration !
« Coté cour » visite impossible grâce au rempart de barbelés, de palissades grillagées, de caméras, de miradors. Rassurant ? Inquiétant ? Du développement durable à donner la chair de poule !
Développement durable ? Le nucléaire qui importe l’uranium des pays du sud (Niger, par exemple), ou qui organise des convois dangereux de déchets radioactifs à travers continents et océans pour les traiter à La Hague et les renvoyer conditionnés pour le stockage à leur propriétaire ? Qui confond traitement et recyclage des déchets ? Qui hypothèque la sécurité des générations futures par des déchets dangereux que l’on ne sait stocker ? (Brennilis : 18 ans de fonctionnement, au moins 33 ans pour le démantèlement. Tchernobyl : 2 milliards de dollars pour le nouveau sarcophage). Michel Destot, député PS de l’Isère, ancien ingénieur au CEA le dit : « d’abord régler la question des déchets nucléaires, avant de parler de développement durable ».
Développement durable ? Une technologie qui lors de la 1ère réunion à Cherbourg de la concertation nationale sur l’EPR (la 1ère usine sera installée à Flamanville !) s’abrite derrière le secret défense pour refuser l’accès à certains dossiers !
Et voilà qu’au nom de la lutte contre les gaz à effet de serre, on recommence à parler de nucléaire en Bretagne ! (Voir Ouest-France et Le Télégramme). C’est vrai que l’eau ne manque pas sur les côtes. Pour le refroidissement du réacteur, Cogema confond croissance énergétique et développement durable. Cogema serait plus crédible si elle mettait ses capitaux et ses compétences au service de la recherche sur les économies d’énergie, sur de nouveaux modes de consommation (transports, habitat, emballages…) et sur les énergies alternatives et de proximité (éolien, solaire, courants marins, biomasse…)
Fañch Gogé
AREVA et le développement durable
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